Sommaire
00:00 Introduction & contexte de santé publique
01:00 Objectifs de la conférence
02:00 Prévalence, génétique et physiopathologie
04:00 Symptômes : douleurs, fatigue, infertilité…
06:00 Traitements actuels
07:30 Présentation de l’étude NHSII
09:00 Résultats clés sur la mortalité prématurée
11:00 Interprétation : au-delà des cancers
12:30 Limites et forces de l’étude
13:30 Messages clés à retenir
14:00 Conclusion & perspectives
Résumé
Cette conférence, présentée par la Dre Antonella Martino, aborde le lien potentiel entre deux pathologies gynécologiques fréquentes — l’endométriose et les myomes utérins — et le risque de mortalité prématurée chez les femmes (avant 70 ans). Ces maladies, longtemps considérées comme bénignes ou limitées à la sphère reproductive, pourraient en réalité avoir des implications systémiques sous-estimées.
L’endométriose et la pathologie myomateuse touchent respectivement entre 10 et 30 % des femmes en âge de procréer. Elles partagent plusieurs caractéristiques : maladies hormonosensibles, d’origine polygénique et multifactorielle, souvent associées à une inflammation chronique et à une dérégulation immunitaire. Le diagnostic de l’endométriose, en particulier, est encore fréquemment retardé, avec une moyenne de 7 ans entre les premiers symptômes et la confirmation.
L’analyse repose sur une étude de cohorte prospective, la Nurses’ Health Study II (NHSII), qui a suivi près de 117 000 femmes pendant plus de 30 ans, totalisant près de 3 millions de personnes-années. L’étude a recensé 4 356 décès prématurés, permettant d’évaluer l’impact des antécédents d’endométriose et de myomes sur la mortalité, après ajustement pour les facteurs confondants.
Les résultats montrent une association statistiquement significative entre ces pathologies et un surrisque de décès prématuré, notamment par maladies non oncologiques telles que les affections respiratoires et les troubles neurodégénératifs. Ces données suggèrent que les conséquences de ces maladies dépassent largement le domaine reproductif.
La Dre Martino souligne la nécessité d’une approche intégrative de la santé des femmes, qui tienne compte des spécificités gynécologiques dans la prévention, le dépistage et la recherche. L’amélioration du diagnostic précoce et la reconnaissance de ces pathologies comme facteurs de risque à part entière pourraient représenter un levier majeur dans la réduction de la mortalité prématurée chez les femmes.