Sommaire
00:00 Introduction et contexte
01:03 Objectifs de la présentation
02:14 Témoignages de patientes et impact du langage
04:34 Analyse des termes stigmatisants en médecine
05:41 Définition et conséquences du stigma
07:15 Facteurs de risque générant le stigma
08:22 Importance d’un langage respectueux en santé publique
09:34 Étude sur l'impact du langage sur les attitudes des soignants
12:58 Influence de la terminologie sur les décisions médicales
14:58 Étude qualitative sur le langage médical dans les dossiers
17:17 Recommandations pour un langage respectueux en médecine
18:50 Proposition d’alternatives linguistiques respectueuses
20:59 Programme de sensibilisation et résultats observés
22:06 Messages clés et actions recommandées
23:07 Remerciements et conclusion
Résumé
Cette présentation aborde l'impact crucial du langage en médecine, en mettant en évidence la manière dont les mots peuvent influencer la perception des patients, les décisions thérapeutiques et la qualité des soins. Le stigma, défini comme un ensemble de croyances, stéréotypes et jugements négatifs, affecte particulièrement les personnes souffrant de troubles liés à l'usage de substances, mais aussi d'autres groupes vulnérables. Des études montrent que l'utilisation de termes stigmatisants, tels que "toxicomane" ou "alcoolique", peut induire des biais chez les soignants, affectant les choix cliniques et la relation de soin. Par exemple, des vignettes cliniques utilisant un langage péjoratif ont conduit à des décisions médicales plus punitives, tandis qu'un langage neutre favorisait des approches thérapeutiques. Le langage stigmatisant est souvent implicite et peut inclure des jugements sur la crédibilité des patients, des stéréotypes culturels ou des descriptions négatives inutiles. Pour contrer cela, il est recommandé d'adopter un langage centré sur la personne, d'utiliser des termes conformes aux classifications scientifiques (comme le DSM-5), et de privilégier des formulations respectueuses, précises et non culpabilisantes. Un programme de sensibilisation au langage respectueux, mené aux Hôpitaux Universitaires de Genève, a démontré qu'une intervention courte pouvait réduire l'usage de termes stigmatisants parmi les professionnels de santé. Ce travail souligne l'importance de l'auto-réflexion, de la correction mutuelle et de la vigilance dans la rédaction des dossiers médicaux afin de promouvoir des soins inclusifs et respectueux.