Sommaire
00:01 Introduction et contexte du dépistage cutané
01:15 Épidémiologie du mélanome et tendances
03:32 Surdiagnostic : définition et impact
05:14 Problèmes liés au dépistage généralisé
06:25 Études sur les dépistages de masse et leurs limites
07:42 Facteurs biologiques et histopathologiques du surdiagnostic
08:57 Proportion de surdiagnostic dans les mélanomes
10:44 Évolution historique des critères diagnostiques
12:00 Causes du surdiagnostic et critères histopathologiques
13:32 Effets néfastes du surdiagnostic sur les patients et le système de santé
14:40 Recommandations actuelles aux États-Unis et en Suisse
15:51 Quand et comment adresser un patient en dermatologie
16:50 Solutions pour les patients nécessitant un examen rapide
Résumé
La Dre Elise Brocco aborde la question du dépistage en dermatologie, en mettant en évidence le problème du surdiagnostic, particulièrement dans le cas du mélanome. L’épidémiologie montre une augmentation continue de l’incidence du mélanome depuis plusieurs décennies, alors que la mortalité reste stable, suggérant un phénomène de surdiagnostic plutôt qu’une véritable augmentation des cas cliniquement significatifs. Le surdiagnostic correspond à la détection de tumeurs qui, bien que répondant aux critères histopathologiques du cancer, n’auraient jamais évolué vers une forme agressive ni impacté la survie du patient. Des études en Allemagne et aux États-Unis ont montré que le dépistage de masse n’a pas permis de réduire la mortalité liée au mélanome.
Par ailleurs, l’évolution des critères histopathologiques n’a pas suivi celle des types de lésions actuellement détectées, conduisant à une classification excessive de mélanomes in situ et à des excisions souvent inutiles. Le surdiagnostic entraîne des interventions chirurgicales superflues, une utilisation inefficace des ressources médicales et un stress injustifié pour les patients. En conséquence, les recommandations suisses et américaines ne préconisent pas de dépistage systématique pour la population générale, mais uniquement pour les patients à haut risque (immunosuppression, prédisposition génétique, antécédents personnels de mélanome). La Dre Brocco insiste sur l’importance d’un repérage ciblé des lésions suspectes, soit par le patient lui-même, soit par le médecin lors d’un examen clinique, afin d’éviter les effets délétères du surdiagnostic tout en garantissant une prise en charge efficace des mélanomes réellement menaçants.