Cette étude examine la possibilité que le virus SARS-CoV-2 puisse être transmis par des aérosols produits lorsque l'on parle.
Cette étude établit que des gouttelettes de relativement gros calibres sont émises lors de la parole, et bien sûr lors de la toux ou l'éternuement. Dans la plupart des infections respiratoires, la quantité de virus associée à ces gouttelettes est d'autant plus grande que la taille de celles-ci est importante, mais vu leur poids, ces gouttelettes sédimentent après avoir été émises, et ainsi l'infectiosité diminue rapidement en fonction de la distance à partir de la source. Ce sont ces observations qui sont à la base des recommandations de la distance physique à respecter pour prévenir la transmission. Vu qu'il s'agit d'un continum plus ou moins exponentiel, la limite est arbitraire, allant de 1 à 2 mètres selon le degré de sécurité qu'on souhaite assurer. Toutefois, certaines de ces gouttelettes se déshydratent dès leur émission pour devenir des aérosols, particules de très petite taille pouvant rester en suspension et se disséminer au grès des mouvement d'air.
Commentaire
Les auteurs de cette étude ont investigué dans quelle mesure de tels aérosols se formaient lors de la parole dans des conditions expérimentales précises. Ils ont utilisé une technique de diffraction de rayons laser (high sensitive laser light scatttering). Ils ont observés que, dans un environnement fermé, des aérosols pouvaient se former lors de la parole et rester en suspension jusqu'à 20 à 30 minutes. Bien que la quantité de virus véhiculée par des aérosols est certainement bien inférieure à celle des gouttelettes, il existe donc un potentiel de transmission prolongé dans le temps et plus distant de la source. Ces observations suggèrent donc un risque accru de transmission du SARS-CoV-2 en milieu fermé, même si là aussi le respect d'une distance physique minimale reste certainement la mesure la plus importante (à côté du port de masque si 2 m ne peuvent être respectés, du lavage des mains et de la désinfection de l'environnement immédiat). Elles sont une base scientifique pour l'aération régulière des locaux non ventilés!