Le rôle des gouttelettes de diverses tailles dans la transmission de SARS-CoV-2 est encore débattu, mais sa probabilité a conduit à recommander l’usage de masques, en particulier lorsque la distance de sécurité pour les gouttelettes de grosse taille ne peut être respectée (1-2 m), voir à plus longue distance dans l’hypothèse d’une transmission par aérosol, dans le but d’atténuer la propagation de SARS-CoV-2.
De plus, la pénurie de masques, et le souci de l’environnement a conduit à l’utilisation de divers types de masques artisanaux et lavables. Cette situation demande le développement de moyens techniques permettant de comparer l’efficacité de filtration des masques. Dans le présent papier, les auteurs décrivent un système simple et bon marché (un laser, une boîte obscure, la caméra d’un téléphone cellulaire et un ordinateur) permettant de compter les particules émises par une personne parlant, avec 14 différents types de masque au cours d’un protocole standard de locution.
En bref, les résultats sont les suivants : le masque N95 ajusté fonctionne le mieux (abaissant de >99,5% le compte de particules. Lorsqu’il comporte une valve d’expiration, ce type de masque ne capte plus que 85% des particules. Le masque chirurgical performe aux environs de 95%. Toutes sortes de masques artisanaux performent entre 80 et 95% (dont cotton à deux couches), tandis que les masques tricotés ou l’écharpe sont clairement insuffisants.
Commentaire
Cette étude préliminaire montre que les masques industriels ont une performance optimale. La valve d’expiration des masques N95 ou FFP-2 est à éviter car elle compromet la sécurité des personnes exposées au porteur du masque. De nombreux types de masques artisanaux performent relativement bien. Une efficacité de filtration de 80% devrait déjà réduire notablement le risque des personnes exposées. Par contre, l’utilisation de masque en tricot ou d’écharpes, bandanas, etc. est à déconseiller.