L’étude a quantifié la présence de coronavirus humains saisonniers, du virus de la grippe et de rhinovirus dans l’air expiré par des enfants et des adultes souffrant de maladies respiratoires aigües. Les masques chirurgicaux ont réduit la présence d’ARN du virus de la grippe dans les gouttelettes et de l’ARN des coronavirus dans les aérosols. Les résultats laissent penser que le port de masques pourrait empêcher la transmission par des personnes symptomatiques.
Parmi les nombreux enseignements de cette étude, trois informations au moins sont à retenir :
- La fréquence/quantité de virus respiratoires (coronavirus, virus influenza et rhinovirus) retrouvés dans le frottis des fosses nasales est supérieure à celle du fonds de gorge
- Des virus sont retrouvés non seulement dans les gouttelettes (droplets : 1-2m) mais également dans des aérosols(plus de 2m) émis par le patient
- Le port d’un masque chirurgical par le patient diminue la fréquence/quantité de virus retrouvés dans les gouttelettes, et dans les aérosols pour ce qui concerne les coronavirus.
Citation(s)
Respiratory virus shedding in exhaled breath and efficacy of face masks, Leung, N.H.L., Chu, D.K.W., Shiu, E.Y.C. et al. Respiratory virus shedding in exhaled breath and efficacy of face masks. Nat Med (2020). https://doi.org/10.1038/s41591-020-0843-2
Commentaire
Cette étude pourrait conduire aux implications pratiques suivantes :
a) Confirme qu’il faut privilégier les frottis nasopharyngés pour le diagnostic
b) Faire porter un masque chirurgical à tous les patients qui consultent avec symptômes respiratoires (contrôle de la « source »). Mentionnons cependant que des présentations « atypiques » du coronavirus sont signalées : anosmie, troubles digestifs, manifestations cutanées ou encore neurologiques etc. De plus certaines personnes excrètent du virus avant l’apparition de symptômes. Ceci pose la question du port de masque généralisé (patients-personnel) en période épidémique, en particulier dans une consultation.
c) Sous réserve de disponibilité, le port d’un masque FFP2 doit être préféré au masque chirurgical, en particulier lorsqu’on s’occupe d’un patient suspect d’infection à coronavirus ou à virus influenza. Ceci s’ajoute aux autres mesures : lavage/désinfection des mains et de l’environnement, lunettes etc.