Cette étude a suivi l’évolution du taux d’infection dans un échantillon représentatif de la population genevoise.
Comment évaluer la séroprévalence d’anticorps ant i SARS-COV2 dans une population ? Question importante surtout si l’on présume que la présence d’anticorps IGG confère une certaine immunité à l’égard du SARS-CoV2. Cette étude a suivi l’évolution du taux d’infection dans un échantillon représentatif de la population genevoise. Celui-ci existait déjà et avait été recruté pour la surveillance des maladies chroniques et permettait une étude longitudinale dans une région relativement touchée.
La séroprévalence hebdomadaire des anticorps anti-SRAS-CoV-2 dans la population de Genève a été mesurée entre le 6 avril et le 9 mai.
Au cours de la première semaine, la séroprévalence mesurée était de 4,8% (IC à 95% 2 · 4–8 · 0, n = 341). L'estimation a augmenté à 8,5% (5 · 9–11 · 4, n = 469) au cours de la deuxième semaine, à 10 · 9% (7 · 9–14 · 4, n = 577) pendant la troisième semaine 6 · 6% (4 · 3–9 · 4, n = 604) au cours de la quatrième semaine, et 10 · 8% (8 · 2–13 · 9, n = 775) au cours de la cinquième semaine. Les individus âgés de 5 à 9 ans (risque relatif [RR] 0 · 32 [IC à 95% 0 · 11–0 · 63]) et ceux âgés de plus de 65 ans (RR 0 · 50 [0 · 28–0 · 78]) avaient un risque significativement plus faible d'être séropositif que ceux âgés de 20 à 49 ans. Après avoir pris en compte le temps de séroconversion, on peut donc estimer que pour chaque cas confirmé signalé, il y avait 11 · 6 infections dans la communauté.
Commentaire
Cette étude est fondamentale car elle est représentative pour une population bien déterminée et met en évidence, d’une part, l’évolution de l’épidémie et son déclin et, d’autre part, une séroprévalence faible dans la population. Nous sommes loin d’atteindre « l’immunité de troupeau », si tant est que la présence d’AC assure une immunité (dont la durée n’est pas connue).