Il s’agit d’une étude non randomisée utilisant une approche d’immunothérapie par l’injection de sérum provenant de patients convalescents.
Cinq patients avec une atteinte clinique sévère secondaire à une infection due au COVID-19 ont été traités par du sérum obtenus chez des patients convalescents de leur affection COVID-19. Les critères d’inclusion étaient une pneumonie sévère progressant rapidement, une charge virale élevée (malgré des traitements anti-viraux) ; une PAO2/FIO2 <300 et une ventilation mécanique.
Les patients ont reçu entre les 10ème et 20ème jours de leur hospitalisation des transfusions de plasma contenant de haut titre d’IgG dont l’activité neutralisante était importante.
Les transfusions de plasma ont permis à la température de se normaliser en trois jours chez 4 patients sur 5 ; les paramètres de la ventilation se sont fortement améliorés et les charges virales ont disparu en 12 jours. Les AC ont augmenté chez les patients et les titres des AC neutralisants ont fortement augmenté. L’ARDS s’est résolu chez 4 patients sur 5.
3 patients sur 5 ont quitté l’Hôpital après environ 50 jours et deux sont stables après 30 jours de soins.
Citation(s)
Shen C, Wang Z, Zhao F, et al. Treatment of 5 Critically Ill Patients With COVID-19 With Convalescent Plasma. JAMA. Published online March 27, 2020. doi:10.1001/jama.2020.4783
Commentaire
Bien sûr, il s’agit d’une étude non randomisée et de petite taille. Toutefois, deux points essentiels sont à relever : l’amélioration clinique d’une part et une action potentielle sur la charge virale (par l’intermédiaire des AC neutralisants) d’autre part. Ce dernier point est particulièrement important quand on sait que l’importance de la charge virale est directement liée à la gravité de la maladie.
Cela nécessite évidemment des études plus larges et randomisées afin de connaître l’efficacité de ce type de traitement (qui a déjà été utilisé dans d’autres pathologies virales).
Mais il est important de souligner que les auteurs de cet article (et l’éditorial qui le commente) prennent un soin tout particulier à typiser les AC en soulignant leurs effets neutralisants. La présence d’AC en elle-même n’est pas suffisante mais c’est leur caractéristique neutralisante qui est fondamentale.
Ceci est aussi un élément important à relever dans les études épidémiologiques. Il ne suffit pas de savoir s’il y a une présence d’AC mais aussi de connaître les capacités potentielles que ceux-ci ont de participer à l’élimination virale.