Le terme de « cybersexe » fait référence à l’utilisation d’internet pour des motifs sexuels (pornographie, webcams, rencontres). Alors qu’un usage modéré du cybersexe pourrait avoir des effets positifs sur la vie sexuelle, une petite fraction de ses utilisateurs pourrait en avoir une consommation peu contrôlée avec des conséquences négatives. Ce phénomène dont la compréhension est encore sujette à débats semble influencé par différents facteurs psychologiques, notamment l’attachement évitant (fuite des relations trop intimes) et l’humeur dépressive. Le désir sexuel, le type de motivations à l’usage du cybersexe et l’impulsivité pourraient dans une certaine mesure y contribuer. Malgré leur caractère préliminaire, les données disponibles à ce jour invitent à une approche intégrée du traitement des personnes confrontées à ces difficultés.

Les troubles liés aux jeux de hasard et d’argent (JHA) sont caractérisés par des difficultés à contrôler le temps et l’argent dédiés aux jeux. Ces difficultés de contrôle sont notamment associées à des distorsions cognitives relatives aux jeux d’argent, des difficultés à percevoir le temps passé à jouer et les sommes d’argent dépensées durant les sessions. Ces phénomènes pourraient être accrus pour des jeux électroniques et sur internet. Des limites de jeux préétablies par la personne à risque de JHA, avec un feedback en cours de session et une information sur les mécanismes du jeu au début des séances, pourraient contribuer à des conduites de jeux basées sur une décision éclairée et possiblement mieux contrôlée chez une partie des personnes souffrant de JHA.

Le langage influence les attitudes et le comportement des clinicien·ne·s. Notamment l’emploi d’un langage stigmatisant et amalgamant les personnes en traitement et leur comportement a une influence négative sur les attitudes des clinicien·ne·s, leur perception des personnes, des troubles et des soins proposés. En médecine des addictions, employer un langage non stigmatisant, précis et scientifiquement approprié vise à améliorer la prise en charge et l’entrée en soins ainsi que la communication entre professionnel·le·s, diffuser les connaissances actuelles auprès des usager·ère·s du système de soins et de leur entourage, des professionnel·le·s de la santé et de la société en général. L’utilisation d’un langage centré sur la personne, précis, non argotique est crucial.

Les applications pour smartphones (apps) sont au centre du développement de prestations de soutien mobiles et numériques à la santé. Elles ont des caractéristiques ubiquitaires qui rendent cette technologie particulièrement intéressante pour la psychiatrie et les addictions. En particulier, elles pourraient atteindre des populations cibles peu touchées par les approches classiques. Elles peuvent contribuer à améliorer l’investigation des interactions entre différents symptômes et événements. Elles pourraient offrir une aide au changement et à l’empowerment. Ces apps suscitent beaucoup de téléchargements, mais le maintien de l’engagement est plus difficile à obtenir. Des apps spécifiques pourraient être efficaces dans certains contextes et pour des populations et des objectifs cibles bien définis.

Vivre en milieu urbain augmente le risque de développer un trouble psychotique. Une recherche interdisciplinaire a permis d’identifier plus précisément les éléments qui composent le stress urbain et les stratégies des patients pour s’y adapter, et de développer la remédiation urbaine, stratégie thérapeutique visant à faciliter la reconquête de l’espace urbain. Les thérapies par le jeu, qui, du fait de leur flexibilité, peuvent quant à elles s’adapter à toutes sortes de besoins, et permettent de renforcer les stratégies d’adaptation des patients, en s’appuyant sur des stratégies de changements variées, allant du renforcement des interactions sociales à la restructuration cognitive ou à l’activation comportementale. De plus, l’attractivité des jeux pourrait faciliter l’entrée ou le maintien dans les soins.

La pandémie de Covid-19 bouleverse la psychiatrie par ses conséquences sociales et par de possibles séquelles psychiatriques. La crise actuelle révèle l’accessibilité de technologies digitales telles que la télépsychiatrie.