Dans ce papier de perspective, Gandhi et al passent en revue les arguments supportant l’hypothèse selon laquelle le portage universel du masque, même en cas d’échec d’un masque à protéger de la transmission par SARS-CoV-2, conduit à une sévérité moindre de la maladie par la réduction de la charge virale à laquelle est exposé l’individu susceptible.
- En diminuant de 80 à 100% le nombre de particules produites par l’individu infecté, et selon le type de masque, encore le nombre de particules présentes dans l’air effectivement inhalées, le masquage réduit largement la taille de l’inoculum, même si ce dernier reste suffisant pour infecter l’individu susceptible.
- C’est une observation générale en expérimentation virologique animale que non seulement la probabilité d’infection, mais aussi la sévérité de la maladie augmente avec la taille de l’inoculum
- Un tel effet a été observé en expérimentation humaine avec Influenza A H1N1 pdm09 (Memoli et al, J Infect Dis, 2015 ;60 :693)
- Une proportion croissante d’infections asymptomatiques a été observée dans diverses circonstances lorsque des masques ont été largement utilisés. Ainsi, dans l’épidémie du navire de croisière Diamond Princess, on estime que 20% des cas étaient asymptomatiques. Par contre, dans l’épidémie du navire lors de laquelle tous les passagers ont été équipés de masques chirurgicaux et l’équipage de masques N95 dès l’identification de premier cas durant laquelle 128/257 étaient positifs par PCR, 81% étaient asymptomatiques
- Des observations similaires ont été réalisées dans des environnements de soins et de production industrielle
- Il existe une corrélation entre la proportion d’infections asymptomatiques ou peu sévères et la propension à porter un masque, soit dans des populations ayant une culture d’acceptation du port du masque (Asie) ou de pays ayant adopté tôt durant l’épidémie une politique de santé publique encourageant l’usage de masques (e.g. République Tchèque)
Commentaire
On peut s’imaginer qu’en face d’un inoculum limité, l’équilibre entre le système immunitaire et le virus soit plus en faveur du premier.
Ce papier ne fait que présenter une hypothèse plausible. Elle pourrait être étayée par les données suivantes :