Un des grands enjeux, fortement discuté, dans les propositions efficaces conseillées pour maitriser l’évolution de la pandémie actuelle, est celui du port du masque. Comment éviter la propagation de la maladie ? Toutes les mesures prises (confinement, fermeture des frontières, fermeture des écoles quarantaine etc.) l’ont été dans le but d’éviter la contamination de personne à personne.
Si le sujet du masque et les mesures de prévention interindividuelles sont bien connues dans toutes les infections respiratoires, elles reposent sur une théorie simple et quasi paradigmatique développée depuis plus d’un siècle. A la fin du XIX siècle il a été démontré qu’un individu exhalait des gouttelettes contenant des agents pathogènes, gouttelettes qui entouraient le patient et pouvaient contaminer les personnes proches. Cette théorie s’est affinée dans l’exploration de la transmission de la tuberculose dans les années 1930 avec la mise en évidence de l’émission de gouttelettes de taille différente, les plus larges s’installant rapidement et infectant les individus proches, les plus petites (ou aérosols) s‘évaporant au contact de l’air et laissant un matériel contaminant. Ces deux modes de transmission sont à la base des recommandations actuelles des distances recommandées lors des échanges sociaux.
Certains auteurs estiment que cette dichotomie entre gouttelette et aérosols sous-estime le risque de contamination interindividuelle.
Cet article pose le problème en partant de l’analyse de la dissémination du COVID-19 à travers le monde. Comment expliquer une propagation aussi exponentielle ?
L’auteur propose une nouvelle approche de la problématique de la transmission. Il décrit dans cet article un nouveau mode de transmission en mettant en évidence que ces gouttelettes (de taille différente) voyagent à l’intérieur d’un nuage, nuage qui permet une dissémination beaucoup plus lointaine des particules infectieuses. De plus, ce nouveau mode permet une durée de vie des particules en suspension plus longues. Suivant les conditions de chaleur ou d’humidité, cette potentialité de contamination pourrait durer dans l’air plusieurs heures. Par ailleurs c’est probablement ce mode de contamination qui permet de s’infiltrer dans les systèmes d’aération.
Citation(s)
Turbulent Gas Clouds and Respiratory Pathogen Emissions, Potential Implications for Reducing Transmission of COVID-19, Lydia Bourouiba, PhD
JAMA. Published online March 26, 2020. doi:10.1001/jama.2020.4756
Commentaire
Cette théorie du nuage impose une réflexion sur nos propositions de prévention entre individu. Les estimations de 1 ou 2 mètres pourraient s’avérer insuffisantes et devant ce mode de transmission un port de masque prévenant à la fois la dissémination provenant du patient mais aussi permettant à l’individu sain qui le porte d’être protégé d’une contamination pourrait être envisagé à large échelle.