Sommaire du numéro
ISO 690 Guessous, I., Dépistage : faire ce que l’on sait, Rev Med Suisse, 2016/503 (Vol.12), p. 169–169. DOI: 10.53738/REVMED.2016.12.503.0169 URL: https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2016/revue-medicale-suisse-503/depistage-faire-ce-que-l-on-sait
MLA Guessous, I. Dépistage : faire ce que l’on sait, Rev Med Suisse, Vol. 12, no. 503, 2016, pp. 169–169.
APA Guessous, I. (2016), Dépistage : faire ce que l’on sait, Rev Med Suisse, 12, no. 503, 169–169. https://doi.org/10.53738/REVMED.2016.12.503.0169
NLM Guessous, I.Dépistage : faire ce que l’on sait. Rev Med Suisse. 2016; 12 (503): 169–169.
DOI https://doi.org/10.53738/REVMED.2016.12.503.0169
Exporter la citation Zotero (.ris) EndNote (.enw)
séminaires (jeudi)/seminare (donnerstag)
27 janvier 2016

Dépistage : faire ce que l’on sait

DOI: 10.53738/REVMED.2016.12.503.0169

Introduction

Identifier tôt une maladie pour intervenir précocement et améliorer son pronostic est un concept immédiatement compréhensible. Appliqué aux individus asymptomatiques, ce concept s’appelle un dépistage, et devient en fait un geste complexe. Ceci contraste avec le test de dépistage qui est en général simple.

Le programme de dépistage est une intervention complexe dans les populations humaines, qui va du recrutement des personnes à dépister jusqu’à la prise en charge des malades. C’est le médecin, praticien hospitalier ou ambulatoire, praticien de premier recours ou spécialiste, qui est souvent en première ligne pour affronter cette complexité.

Importance croissante

Durant les décennies à venir, le domaine des dépistages verra son importance croître encore, avec de nouvelles propositions de pathologies à dépister, de nouveaux tests facilement accessibles (tests génétiques, par exemple), ou de nouvelles techniques de décision (celle de la décision partagée, par exemple). Dans ce contexte, il est important de se limiter à faire ce que l’on sait, et surtout de ne pas faire ce que l’on ne sait pas.

S’il est communément admis qu’un traitement ne peut être prescrit sans preuve d’efficacité, il est moins usuel de ne considérer un dépistage que s’il a montré une preuve formelle d’efficacité. La prescription, sans preuve d’efficacité, d’un bêtabloquant ou d’un dosage de PSA, relève de logiques différentes. Certains ne retiennent du dépistage que le test, c’est-à-dire une mesure en général simple, inoffensive, bon marché, ce qui conduit à penser que dépister « est mieux que de ne rien faire ». Les risques liés au test de dépistage et, au-delà, au programme de dépistage (par exemple : dysfonctions sexuelles et urinaires liées à la prostatectomie, anxiété liée aux faux positifs) sont en général peu perceptibles. Le dépistage entraîne toujours des faux positifs et des faux négatifs. Il est toujours utile de paraphraser J. A. Muir Gray et A. E. Raffle : « Tous les programmes de dépistage font du mal. Certains font aussi du bien. Parmi ceuxlà, certains font plus de bien que de mal à un raisonnable coût ».

JE M'ABONNE DÈS AUJOURD'HUI

et j'accède à plus de contenu

Abonnement

100%

Numérique à partir de

CHF 170.-

(pour les médecins)

Abonnement

100%

Numérique à partir de

EUR 150.-

(pour les médecins)

Diagnostic lors d’un dépistage vs diagnostic consécutif à des symptômes

On rappellera par exemple que les cas de maladies diagnostiqués dans le cadre d’un dépistage ne sont pas identiques à ceux diagnostiqués durant la phase symptomatique. Les différences portent autant sur l’histoire naturelle que la réponse aux traitements. Une conséquence importante en clinique est que les connaissances disponibles pour un type de cas ne sont pas forcément applicables à l’autre type. Le biais de surdiagnostic est un cas extrême du biais de sélection pronostique. Certaines lésions diagnostiquées dans le cadre d’un dépistage ne se seraient jamais manifestées cliniquement en l’absence de dépistage parce qu’elles n’évoluent que très lentement, voire pas du tout. Un certain nombre d’individus sont donc inutilement traités parce qu’on a diagnostiqué une condition non évolutive. Toutes les maladies chroniques dégénératives présentent une certaine proportion de lésions dormantes. Dans la plupart des dépistages, il n’existe actuellement pas de méthodes permettant de différencier les lésions dormantes de celles qui se manifesteront cliniquement.

Temps de devancement

L’existence d’une phase préclinique dans l’histoire naturelle d’un processus pathologique est également centrale dans la théorie du dépistage. L’un des paradigmes centraux mérite d’être défini : le temps de devancement. Il s’agit de l’intervalle entre le moment de la détection d’une condition par dépistage et celui du diagnostic suite à une symptomatologie d’appel. Etablir un temps de devancement est un objectif du dépistage, qu’il ne faut pas confondre avec le biais de temps de devancement : ce dernier est une erreur systématique sur la mesure de l’efficacité du dépistage.

D’une façon générale, parce que le dépistage s’adresse à des individus qui n’ont rien demandé, le prestataire doit a minima : a) informer le participant des risques et des bénéfices du programme de dépistage, depuis le test de dépistage jusqu’à l’éventuelle intervention ; b) assurer le suivi des participants testés positifs et c) soutenir les individus qui développent la maladie malgré le dépistage ainsi que les faux positifs.

Conclusion

Pour faire ce que l’on sait, les raisonnements nosologiques qui fondent les principes du dépistage, en particulier les caractéristiques épidémiologiques des maladies dépistables et les caractéristiques du test de dépistage, doivent être compris. D’autre part, la notion de programme de dépistage ainsi que les mesures de l’efficacité doivent être maîtrisées. Ceci, que l’on parle du cancer du poumon ou de l’anévrisme de l’aorte abdominale.

Auteurs

Idris Guessous

Service de médecine de premier recours, Hôpitaux universitaires de Genève
1211 Genève 14
idris.guessous@hug.ch

Faculté de médecine, Université de Genève
1211 Genève 4
idris.guessous@hug.ch

Le produit a bien été ajouté au panier ! Vous pouvez continuer votre visite ou accéder au panier pour finaliser votre commande.

Voir le Panier

Mot de passe oublié

Veuillez entrer votre adresse email ci-dessous pour recevoir un lien de réinitialisation de mot de passe

Un e-mail a été envoyé à votre adresse email. Suivez les instructions fournies pour réinitialiser votre mot de passe

Aucun compte n'est associé à cette adresse e-mail.

Nouveau mot de passe

Vous pouvez créer votre nouveau mot de passe ici

Votre mot de passe a bien été modifié!

Cliquez ici pour vous connecter

Nous ne sommes pas en mesure de changer votre mot de passe.

Certains de ces cookies sont essentiels, tandis que d'autres nous aident à améliorer votre expérience en vous fournissant des informations sur la manière dont le site est utilisé.

Paramétrer les cookies
  • Les cookies nécessaires activent la fonctionnalité principale. Le site Web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies et ne peut être désactivé qu'en modifiant les préférences de votre navigateur.

  • Ces cookies permettent d’obtenir des statistiques de fréquentation anonymes du site de la Revue Médicale Suisse afin d’optimiser son ergonomie, sa navigation et ses contenus. En désactivant ces cookies, nous ne pourrons pas analyser le trafic du site de la Revue Médicale Suisse

  • Ces cookies permettent à la Revue Médicale Suisse ou à ses partenaires de vous présenter les publicités les plus pertinentes et les plus adaptées à vos centres d’intérêt en fonction de votre navigation sur le site. En désactivant ces cookies, des publicités sans lien avec vos centres d’intérêt supposés vous seront proposées sur le site.

  • Ces cookies permettent d’interagir depuis le site de la Revue Médicale Suisse avec les modules sociaux et de partager les contenus du site avec d’autres personnes ou de les informer de votre consultation, lorsque vous cliquez sur les fonctionnalités de partage de Facebook et de Twitter, par exemple. En désactivant ces cookies, vous ne pourrez plus partager les articles de la Revue Médicale Suisse depuis le site de la Revue Médicale Suisse sur les réseaux sociaux.