Sommaire du numéro
ISO 690 Nau, J., Miscellanees sexuelles et philosophiques, culturelles et zurichoises, Rev Med Suisse, 2016/524 (Vol.12), p. 1254–1255. DOI: 10.53738/REVMED.2016.12.524.1254 URL: https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2016/revue-medicale-suisse-524/miscellanees-sexuelles-et-philosophiques-culturelles-et-zurichoises
MLA Nau, J. Miscellanees sexuelles et philosophiques, culturelles et zurichoises, Rev Med Suisse, Vol. 12, no. 524, 2016, pp. 1254–1255.
APA Nau, J. (2016), Miscellanees sexuelles et philosophiques, culturelles et zurichoises, Rev Med Suisse, 12, no. 524, 1254–1255. https://doi.org/10.53738/REVMED.2016.12.524.1254
NLM Nau, J.Miscellanees sexuelles et philosophiques, culturelles et zurichoises. Rev Med Suisse. 2016; 12 (524): 1254–1255.
DOI https://doi.org/10.53738/REVMED.2016.12.524.1254
Exporter la citation Zotero (.ris) EndNote (.enw)
en marge
22 juin 2016

Miscellanees sexuelles et philosophiques, culturelles et zurichoises

DOI: 10.53738/REVMED.2016.12.524.1254

Sexualité et prédestination

« Choisit-on librement son orientation sexuelle ? » François Hollande, président de la République française a, dimanche 12 juin 2016, condamné « avec horreur » la fusillade d’Orlando. Il s’exprimait pour la première fois sur le caractère homophobe de cette fusillade au cours de laquelle cinquante personnes ont été tuées au sein d’une boîte de nuit fréquentée par des gays. Le lendemain, à l’ambassade des Etats-Unis en France, il a « exprimé sa compassion » envers le peuple américain. « C’est l’Amérique qui a été frappée, mais c’est la liberté qui était visée. La liberté de choisir son orientation sexuelle et de déterminer son mode de vie », a-t-il déclaré.

Ce message a aussitôt été diffusé sur Twitter via le compte officiel du président de la République ainsi que via la télévision. Aussitôt, un débat polémique a éclaté, sur les réseaux sociaux et dans les médias, centré sur le thème du « choix de l’orientation sexuelle ». Cette formulation a notamment alimenté l’ire d’une partie de la communauté LGBT – une polémique qui reprend et conteste les parts respectives de la génétique et (via l’épigénétique notamment) de l’environnement familial.

Le tweet présidentiel polémique a été effacé quinze minutes seulement après avoir été diffusé. Un nouveau message a alors été publié où l’expression « choisir » est remplacée par « vivre » : « La tuerie homophobe d’Orlando a frappé l’Amérique et la liberté : la liberté de vivre son orientation sexuelle et de choisir son mode de vie. »

Il y a peu, dans le cadre d’un documentaire télévisé sur ce thème, le Dr Philippe Brenot, enseignant en sexologie à l’université Paris-Descartes, traitait de la question. « Les gens ne savent pas distinguer l’identité sexuelle de l’orientation ou même du désir, expliquait-il. Un homme homosexuel n’a aucun problème d’identité, c’est un homme, comme une femme hétérosexuelle est une femme. Quant à la question de l’orientation, l’hétérosexualité n’est pas la normalité. J’ai été stupéfait, au moment des “Manifs pour tous”, de prendre conscience qu’un tiers des Français pensaient que l’homosexualité, l’intérêt pour le même sexe, était une pratique perverse choisie délibérément. Alors que ce n’est pas un choix. »

JE M'ABONNE DÈS AUJOURD'HUI

et j'accède à plus de contenu

Abonnement

100%

Numérique à partir de

CHF 170.-

(pour les médecins)

Abonnement

100%

Numérique à partir de

EUR 150.-

(pour les médecins)

Tabagisme en Syrie

Le communiqué de presse date du 1er juin à l’occasion de la « Journée mondiale sans tabac ». L’affaire a aussitôt été exploitée par les buralistes français. Ils y ont vu les ravages de « l’idéologie anti-tabac ». Nous parlons ici de l’alarme lancée par l’OMS quant à la consommation de tabac en Syrie. « Trop de jeunes, de femmes et d’enfants en Syrie consomment de la chicha en croyant que c’est tendance et moins nocif que la cigarette », s’est alarmée Elizabeth Hoff, représentante de l’OMS dans ce pays.1

Mme Hoff fait une « urgence » de la réduction de la consommation de tabac dans ce pays martyrisé de toutes parts. Elisabeth Hoff, de nationalité norvégienne, est en poste pour l’OMS en Syrie depuis près de quatre ans. Elle appelle les « autorités sanitaires » syriennes à collaborer avec l’OMS dans le but de réduire l’attractivité et le « glamour » de ces substances qui, rappelle-t-elle, « tuent presque six millions de personnes par an dans le monde ».

Le sujet a ensuite été développé, dans Le Monde. « A propos de la pipe à eau ou “chicha”, l’un des passe-temps favoris des habitants du Proche-Orient, la fonctionnaire a affirmé que son usage est “vingt fois plus nocif” que celui des cigarettes, et que ses utilisateurs encourent les mêmes types de risques, comme le cancer des voies respiratoires, écrit le quotidien vespéral. Dans son intervention, la très zélée Mme Hoff, installée comme tous ses confrères onusiens à Damas, le cœur névralgique du régime Assad, a pressé le gouvernement d’imposer le principe de l’emballage neutre pour les paquets de cigarettes. »

Il est peu d’exemples, dans la littérature contemporaine, d’une telle exposition corporelle

Le communiqué de l’OMS, résumant les propos tenus par son émissaire, fait également mention d’une déclaration du ministre adjoint de la Santé syrien. En accord avec Mme Hoff, le Dr Ahmad Khlefawy a réitéré la détermination de son gouvernement à décourager la consommation de tabac. « La crise actuelle ne doit pas servir d’excuse aux Syriens pour mettre en danger leur vie » a sermonné le médecinministre.

Le Monde souligne que les agences de l’ONU, concentrées à Damas, sont ac-cusées d’être détachées de la réalité et manipulées par le pouvoir syrien, qui décide seul de ce qu’elles peuvent et ne peuvent pas faire. « L’insoutenable légèreté du communiqué de Mme Hoff apporte une nouvelle pièce au dossier » écrit-il.

Michel Houellebecq écartelé à Zurich

Michel Houellebecq est un écrivain français talentueux et provocateur. On ne connaît pas précisément son âge : 60 ou 58 ans selon les biographies. Ses ennemis disent qu’il en paraît infiniment plus. On le retrouvait, il y a quelques jours en Suisse, dans le cadre de la biennale d’art contemporain Manifesta.2 L’agitateur de la littérature française, auteur notamment de l’ouvrage à succès Les Particules élémentaires, a fait pratiquer un examen minutieux de son corps avec l’aide du Dr Henry Perschak. On a expliqué, en France, que ce médecin « dirige une célèbre clinique » à Zurich.

L’auteur de Soumission a fourni pour l’occasion un électrocardiogramme, des clichés obtenus par imagerie par résonance magnétique ainsi que des analyses biologiques privées de son sang circulant. « Michel Houellebecq s’intéresse ainsi à l’esthétique de la médecine et à la question du coût de la santé en confrontant des radiographies de son cerveau, des images animées de son cœur et de sa circulation sanguine à des calculs destinés à établir un diagnostic » a expliqué l’Agence France-Presse (AFP). Les pièces, réparties entre plusieurs sites dans Zurich, incluent notamment des images de sa boîte crânienne et du squelette de sa main droite.

« Forcément, voir son corps comme ça, c’est toujours un peu déplaisant », a confié Houellebecq à l’AFP, lors d’une visite au Helmhaus, l’un des musées zurichois qui abritent les expositions. « On ne pense pas d’abord à son corps comme à un truc médical, mais c’est là, la réalité », a-t-il ajouté avec ce détachement suranné qui veut que, chez lui, la moindre platitude devienne, pour ses fans, parole d’évangile. A Zurich, il faut voir un événement sortant du champ habituel de la littérature, l’écrivain se prêtant corps et âme à une performance artistique. Les examens menés par le Dr Perschak et son équipe ont été soigneusement documentés par des étudiants de la Haute Ecole d’Art de Zurich. En résulte un film, projeté au Pavillon des Reflections, vaste structure flottante installée sur le lac de Zurich.

« Il est étonnamment en bonne santé. Tout le monde sait qu’il ne mène pas une vie très saine. Et pourtant, oui, il va bien », a avancé le Dr Perschak lors d’une rencontre au musée, à propos de ce patient hors norme. Un homme qui reconnaît bien volontiers fumer deux à trois paquets de cigarettes par jour. Sans parler des boissons alcooliques dont il ne fait nullement mystère. Le médecin suisse n’a-t-il pas, ici, violé le secret médical ? N’était-ce pas à Houellebecq lui-même de dire de quoi il est fait ? La question s’était posée en France pour François Mitterrand et le Dr Gubler. Existe-t-il, sur ce sujet, une jurisprudence helvétique ?

Il est peu d’exemples, dans la littérature contemporaine, d’une telle exposition corporelle. Les amateurs se souviennent toutefois de l’autopsie de Charles Bovary, le mari vide d’Emma – par ailleurs officier de santé. Flaubert-Emma est mort d’une hémorragie cérébrale. Il écrivait Bouvard et Pécuchet. Il avait, précisément, 58 ans.

Auteurs

Jean-Yves Nau

jeanyves.nau@gmail.com

Le produit a bien été ajouté au panier ! Vous pouvez continuer votre visite ou accéder au panier pour finaliser votre commande.

Voir le Panier

Mot de passe oublié

Veuillez entrer votre adresse email ci-dessous pour recevoir un lien de réinitialisation de mot de passe

Un e-mail a été envoyé à votre adresse email. Suivez les instructions fournies pour réinitialiser votre mot de passe

Aucun compte n'est associé à cette adresse e-mail.

Nouveau mot de passe

Vous pouvez créer votre nouveau mot de passe ici

Votre mot de passe a bien été modifié!

Cliquez ici pour vous connecter

Nous ne sommes pas en mesure de changer votre mot de passe.

Certains de ces cookies sont essentiels, tandis que d'autres nous aident à améliorer votre expérience en vous fournissant des informations sur la manière dont le site est utilisé.

Paramétrer les cookies
  • Les cookies nécessaires activent la fonctionnalité principale. Le site Web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies et ne peut être désactivé qu'en modifiant les préférences de votre navigateur.

  • Ces cookies permettent d’obtenir des statistiques de fréquentation anonymes du site de la Revue Médicale Suisse afin d’optimiser son ergonomie, sa navigation et ses contenus. En désactivant ces cookies, nous ne pourrons pas analyser le trafic du site de la Revue Médicale Suisse

  • Ces cookies permettent à la Revue Médicale Suisse ou à ses partenaires de vous présenter les publicités les plus pertinentes et les plus adaptées à vos centres d’intérêt en fonction de votre navigation sur le site. En désactivant ces cookies, des publicités sans lien avec vos centres d’intérêt supposés vous seront proposées sur le site.

  • Ces cookies permettent d’interagir depuis le site de la Revue Médicale Suisse avec les modules sociaux et de partager les contenus du site avec d’autres personnes ou de les informer de votre consultation, lorsque vous cliquez sur les fonctionnalités de partage de Facebook et de Twitter, par exemple. En désactivant ces cookies, vous ne pourrez plus partager les articles de la Revue Médicale Suisse depuis le site de la Revue Médicale Suisse sur les réseaux sociaux.