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ISO 690 | Nau, J., Poux de tête : cinq ans après, comment les traiter ?, Rev Med Suisse, 2017/559 (Vol.13), p. 874–875. DOI: 10.53738/REVMED.2017.13.559.0874 URL: https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2017/revue-medicale-suisse-559/poux-de-tete-cinq-ans-apres-comment-les-traiter |
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MLA | Nau, J. Poux de tête : cinq ans après, comment les traiter ?, Rev Med Suisse, Vol. 13, no. 559, 2017, pp. 874–875. |
APA | Nau, J. (2017), Poux de tête : cinq ans après, comment les traiter ?, Rev Med Suisse, 13, no. 559, 874–875. https://doi.org/10.53738/REVMED.2017.13.559.0874 |
NLM | Nau, J.Poux de tête : cinq ans après, comment les traiter ?. Rev Med Suisse. 2017; 13 (559): 874–875. |
DOI | https://doi.org/10.53738/REVMED.2017.13.559.0874 |
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En 2012, cinq spécialistes actualisaient, dans ces colonnes,1 les données disponibles quant à la prise en charge médicale des pédiculoses. Dans sa dernière livraison, le mensuel français Prescrire2 revient pour partie sur ce sujet récurrent et souvent désespérant : l’infestation du cuir chevelu par Pediculus humanus capitis. Nouvelle actualisation, cinq ans après.
Parasitose universelle, la pédiculose du cuir chevelu est bénigne mais ne connaît pas de guérison spontanée. Pour autant, le traitement des individus situés dans une zone d’épidémie ne doit pas être systématique : il convient de ne traiter que les personnes réellement infestées – celles chez qui on a mis en évidence des poux vivants ou des lentes habitées.
Pour Prescrire, la « bonne gestion d’un traitement antipoux » impose de prendre en compte le fait que l’incubation des lentes dure environ sept jours – et qu’un intervalle de deux à trois semaines sépare deux générations de poux. « Les traitements antipoux ont un traitement incertain sur les lentes, écrit la revue. Les appliquer une seconde fois après sept jours semble utile pour éliminer les poux éclos dans l’intervalle, avant l’apparition de nouvelles lentes. (…) Les premières causes d’échec d’un traitement antipoux sont un défaut d’utilisation ou une inadéquation de la forme pharmaceutique ou une réinfestation par des membres de l’entourage. Il n’est pas justifié d’appliquer un traitement antipoux en prévention, en l’absence d’efficacité démontrée dans cette situation. »
Il existe plusieurs catégories de traitements médicamenteux possibles – au premier rang desquels les insecticides et un dérivé siliconé (diméticone). « Il y a peu d’études comparatives des différents produits topiques entre eux, et il y a beaucoup moins de données fiables dans la littérature en ce qui concerne les dérivés de la silicone et les huiles essentielles, pouvait-on lire dans ces colonnes, il y a cinq ans. Quelle que soit la méthode choisie, les sprays sont contre-indiqués en cas d’asthme ou de bronchite obstructive. » Sur ce dernier point, rien n’a changé et Prescrire ajoute que les nourrissons et les patients ayant des antécédents de dyspnée asthmatiforme sont particulièrement à risque.
la diméticone est plus efficace et expose à moins d’effets indésirables que les insecticides neurotoxiques
Il y a cinq ans, la diméticone (dérivé de la silicone qui élimine les poux en obstruant leurs stigmates) n’était pas proposée en premier choix, faute d’études suffisantes. Les auteurs précisaient que ce produit présente deux avantages sur les traitements « pharmacologiques ». D’une part, il a l’avantage d’être sans odeur, non toxique et est bien toléré (la diméticone est déjà utilisée comme excipient dans de multiples préparations pharmacologiques et cosmétiques, en particulier les après-shampoings). D’autre part, son mode d’action mécanique rend peu probable le développement de résistances. « Il n’existe pas d’étude comparative entre la diméticone et les insecticides conventionnels, soulignaient les auteurs. Néanmoins, il ressort des différentes études que l’efficacité de la diméticone varie entre 69 et 97 %, et que l’activité ovicide semble meilleure à de hautes concentrations de diméticone. Les produits à base de diméticone n’ont pas fait l’objet d’études suffisantes pour les recommander en première intention. La diméticone représente donc une alternative intéressante en cas de résistance avérée aux insecticides classiques. »
Aujourd’hui Prescrire inverse l’ordre. « Selon les données issues d’essais randomisés, la diméticone est plus efficace et expose à moins d’effets indésirables que les insecticides neurotoxiques utilisés pour éliminer les poux tels que les pyréthrinoïdes ou le malathion. La diméticone n’est pas absorbée par la peau et n’a pas d’odeur. Elle expose à de rares réactions d’irritation cutanée ou oculaire. »
Pour le malathion, désormais en seconde intention, les données ne changent guère. Il semble être d’efficacité équivalente à la perméthrine et avec le temps le recul augmente quant à son utilisation. « Les tests ex vivo les plus récents en région parisienne n’ont pas montré de résistance au malathion, écrivaient les auteurs, il y a cinq ans. Le choix d’un traitement par rapport à l’autre dépend principalement de la connaissance des résistances locales et des inconvénients plus nombreux du malathion. Ces derniers comprennent un temps d’application prolongé (de douze heures et non de dix minutes comme cela est recommandé par le fabricant : cela permet d’augmenter l’efficacité), une forte odeur et une inflammabilité (l’utilisation d’un sèche-cheveux ou d’un fer à friser est déconseillée durant le traitement). Le malathion étant un inhibiteur de la cholinestérase, il existe un risque théorique de dépression respiratoire en cas d’ingestion. »
Prescrire ajoute qu’il est prudent de ne pas utiliser le malathion chez les enfants âgés de moins de deux ans. La revue française n’évoque pas, d’autre part, le recours à l’ivermectine orale qui était envisagé il y a cinq ans. Une étude contrôlée venait alors de valider la supériorité de l’ivermectine (à la dose de 0,4 mg / kg, en deux cures à J0 et J10) par rapport au malathion, pour les cas résistants – et ce avec 96,2 % de guérison clinique à un mois dans le groupe ivermectine comparés à 87,9 % dans le groupe malathion. « Les doses d’ivermectine correspondent au double de celles utilisées pour traiter la gale, et il y a un risque, finalement très théorique, d’hépatotoxicité et de convulsions pour les enfants de moins de 15 kg ou de moins de deux ans, écrivaient les auteurs. Ce traitement est donc à considérer en dernière intention pour les cas particulièrement résistants (et après avoir vérifié et encadré la bonne réalisation des traitements locaux et des mesures complémentaires). »
Reste le grand classique qu’est le recours au peigne fin comme méthode adjuvante au traitement chimique et qui a l’avantage d’enlever les poux morts de la chevelure mouillée – et ce deux à trois fois par jour durant trente minutes et pendant trois semaines.
Il faut aussi, toujours, songer à la décontamination des objets infestés. Pas de changement dans les recommandations : laver à 60°C les vêtements et textiles (oreillers, serviettes, peluches, etc.) qui ont été en contact avec la tête de la personne infestée durant les trois jours précédant le premier jour du traitement du cuir chevelu. Les effets personnels non lavables doivent être isolés dans un sac plastique pendant trois jours ou lavés à sec, ou encore passés au séchoir à haute température. Les brosses et les peignes doivent, eux aussi, être déparasités.
Prescrire, enfin, souligne que les produits antipoux qui contiennent des dérivés terpéniques tels que le terpinéol ou le camphre exposent potentiellement à des convulsions. La revue traite aussi de la femme enceinte – ou susceptible de l’être. Le traitement de choix est alors le peignage méticuleux et répété avec un peigne à poux. La perméthrine est à écarter compte tenu des incertitudes à long terme liées aux insecticides pour l’enfant à naître. Il en va de même avec le malathion pour lequel des données convergentes établissent un lien entre une exposition domestique et des troubles du développement neurologique de l’enfant. Quant à la femme qui allaite, on en restera au peigne – en sachant toutefois que le long recul d’utilisation de la diméticone ne laisse pas prévoir d’effet nocif chez l’enfant allaité.
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